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Un retour à l'androgyne?

Kim Jaejoong, chanteur

Couverture, Le mythe de l'androgyne, Jean Libis

Sandra Bem, Psychologue américaine

Frida Kahlo, artiste mexicaine

Couverture, La psycholoie de la decouverte et l'invention, Mihaly Csikszentmihaly

          « Males et femelles ne deviennent pleinement humain que dans l’androgynie » (Elisabeth Badinter, XY de l’identité masculine).

      Aujourd’hui l’idée de l’androgyne est de plus en plus présente dans les sociétés modernes. Par exemples dans la culture contemporaine, les gens commencent à s’identifier comme « gender fluide », c’est-à-dire que leur genre est fluide, instable et inconstant. Ils sont conformes aux normes masculines, puis plus tard féminines, ou encore font appel à l’ « unisexe », comme dit Thomas Laqueur. De plus, dans le domaine de la mode par exemple, ou de l’art en général on voit une colonisation massive de l’androgynie, qui devient synonyme de beauté et modernité. Cette colonisation n’est pas réservée aux sociétés occidentales, car on observe cette même pratique dans les pays asiatique comme la Corée du Sud ou le Japon, notamment dans leurs genres musicaux célèbres respectifs, qui sont le K-pop et le J-pop, de plus en plus répandues aux États-Unis et en Europe, ce qui fait que  beaucoup de penseurs s’interroge sur l’idée de qu’est-ce que l’androgyne humain et comment l’Homme peut-il retourner a cet état de plénitude.

 

          L’androgyne, selon son étymologie grec (andros, « homme » gynaicos, « femme ») est un mélange de l’homme et de la femme ce qui ne signifie cependant pas d’être doté des deux sexes. Pour essayer de comprendre ce qu’est l’androgyne il faudrait d’abord éliminer les confusions courantes qui ont en commun d’occulter le dualisme fondamental. Certains confondent androgynie et féminisation (image de l’homme féminise des années 1970), d’autres l’assimilent et la masculinisent (idée de masculinisation unilatérale), et d’autres enfin l’identifient à l’absence de caractéristiques sexuées. Or, celui-ci représente une coexistence  hétérogène des deux éléments, masculin et féminin en un. Celle-ci est si difficile à penser que Jean Libis (écrivaine français) parle même d’ « union paradoxale » ou d’ « énigme ontologique de la dyade ». Faut-il voir dans l’androgyne une image de juxtaposition, de « cumulation » du masculin et du féminin dont les pouvoirs s’additionneraient ? Ou bien une « fusion » qui dissout les deux éléments dans une entité nouvelle ?

 

             Le retour a l’androgyne se divise principalement en deux courants de pensés, pour certains, comme la psychologue américaine Sandra Bem la réponse se trouve dans une façon différente d’élever les enfants, en socialisant ceux-ci « hors du schéma du genre » ce qui selon d’autres engendrerait des troubles identitaires puisque celui-ci est utilisé par toutes les sociétés come principal schéma cognitif pour comprendre son environnement socioculturel et sa place dans celui-ci. Ils estiment donc que l’androgyne n’est pas une construction simple mais l’achèvement d’un long processus qui bascule entre les deux pôles, et que ce n’est qu’une fois que la binarité du genre est intégrée, et l’identité strictement masculine ou strictement féminine affirmé,  que l’Homme peut remettre en cause ces différents modèles du système dualiste et se construire une identité plus créative, nuancée qui alterne les rôles à la fois féminins et masculins et donc devenir pleinement humain.

 

        Nous pouvons nous demander, à quoi bon rechercher l’androgynie? Comment cet etat de plénitude se manifeste-t-il ? Quelles son ses atouts ? Entre autres,  le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi a pu observer, qu’une grande partie des esprits distingués, comme par exemple Hemingway ou Frida Kahlo, sont caractérisées par un certain degré d’androgynie.

 

       Dans son livre « Creativity: The Psychology of Discovery and Invention » , un des livres les plus importants et plus influents écrit au sujet de la créativité, celui-ci étudie également l’effet de l’androgynie psychologique. « Dans toutes les cultures les homes sont élevée pour être « viriles » et donc ignorer et réprimer les aspects de leur tempérament que la culture considère comme « féminines », alors qu’on attend l’inverse des femmes. Les individus créatifs dans une certaine mesure échappent à ces stéréotypes du genre rigides. Lorsque des testes de la masculinité et de féminité sont donnés aux jeunes on retrouve à chaque fois que les filles créatives et talentueuses sont plus dominantes et fortes que les autres filles, et les garçons créatifs sont plus sensibles et moins agressifs que leurs père masculins ».

        L’ androgynie psychologique est un concept beaucoup plus large , se référant à la capacité d'une personne à être en même temps agressive et nourricière , sensible et rigide , dominante et soumise, peu importe le sexe . Une personne psychologiquement androgyne en effet double son répertoire de réponses et peut interagir avec le monde en termes d'un spectre beaucoup plus riche et variée de possibilités. Il est pas surprenant que les individus créatifs sont plus susceptibles d'avoir non seulement les points forts de leur propre sexe, mais ceux de l’autre, aussi : «Il était évident que les artistes et les scientifiques femmes ont tendance à être beaucoup plus affirmées , avoir plus de confiance en soi , et ouvertement agressives que les femmes généralement élevées par notre société . Peut-être la preuve la plus perceptible de la «féminité» des hommes de l'échantillon était leur grande préoccupation avec leur famille et leur sensibilité aux aspects subtils de l'environnement que d'autres hommes sont poussés à rejeter. Mais en dépit de ces traits qui ne sont pas habituels à leur sexe , ils ont conservé les traits habituels spécifiques à celui-ci . »

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