La différenciation sexuée ne serait-elle qu'un mythe?

      Lors de la fécondation, le spermatozoïde transmet le chromosome, X dans le cas féminin et Y dans le cas masculin. Pendant le stade phénotypique indifférencié, c’est-à-dire pendant les premières 8 semaines de la grossesse, a lieu une mise en place de l’appareil génital sans différences entre l’embryon mâle et femelle . Ensuite les gonades se différencient soit en ovaires, soit en testicules et l’appareil génital primaire masculin ou féminin se met en place progressivement. Cette mise en place détermine une division binaire du genre humain au sujet du sexe biologique.

       Cependant certaines personnes sexuellement polarisées souffrent d’un trouble identitaire, qui les pousse à rejeter l’identité sexuelle qui leur est biologiquement et socialement imposée, ce trouble est appelé dysphorie du genre. Récemment identifié et étudié, il a cependant toujours existé et révèle une indécision qui remet en question la binarité du genre.

 

       C’est pourquoi nous pouvons nous demander si la différenciation sexuée n’est pas un mythe.

 

        Nous allons répondre à cette problématique premièrement en nous demandant pourquoi le mythe de l’androgyne, symbole fort de l’indifférenciation sexuelle, est présent dans de nombreuses versions cosmogoniques, ensuite à la définition de l’identité sexuée et des rôles composants celle-ci dans La Fausse Suivante de Marivaux . Dans un second temps, nous allons réfléchir sur la transmission de cette identité en nous référant au roman L’Enfant de Sable de Tahar Ben Jelloun, mais aussi au besoin de différenciation qui provoque des désaccords chez certains intellectuels, comme Sigmund Freud, Simone de Beauvoir, Fouque, Irigaray et Thomas Laqueur. Enfin nous aborderons la question de la quête moderne qui vise un retour à l’androgynie.

       Sur le plan biologique déjà, de nombreuses mutations, comme l’hermaphrodisme par exemple, ont conduit de nombreux biologistes à introduire de nouveaux genres et briser la dichotomie précitée. En 1993 par exemple, Ann Fausto Sterling, dans un article publié par la revue The Sciences, suggérait l’existence de 5 sexes.